Samy Nacéri

Aujourd’hui, ma lettre s’adresse au plus bad boy du cinéma français. Vous l’avez deviné, il s’agit de Samy Naceri.

Mon cher Samy,

Toi, Saïd alias Samy, toi le petit beur espoir du cinéma français, tu as gâché ta carrière pour quelques excès. Pourtant, tu avais vraiment tout pour être une star : une enfance dans un milieu modeste avec six frères et soeurs (toujours très important ça, quite en en rajouter un peu sur la misère familiale), et cette « gueule » indispensable à tout grand acteur : le teint mat, les yeux bleus, quelques cicatrices et le regard défiant. Après, j’imagine le discours : « De son enfance difficile, Samy a du utiliser cette rage qu’on sent en lieu au bénéfice de ses personnages, toujours très différents et toujours sublimés ».

Mais au lieu de ça, le petit Samy (enfin, je dis « petit » mais t’as quand même 45 ans ! »), je disais donc au lieu de ça, le petit Samy a préféré noyer son trouble dans la drogue. Alors oui, Samy, jusqu’à un certain point ça entretient le côté « bad boy », mais à partir d’un moment, on va finir par avoir peur de te croiser à 4 heures du mat’ dans une ruelle sombre. Il faut dire que ton palmarès est assez éloquent quand même : tu as injurié une hôtesse de l’air (tiens, comme Joey Starr, à croire que vous vous passez le mot !), tu as passé à tabac les occupants d’une voiture qui, au mon dieu, t’avait fait une queue de poisson sur le périph’, tu as tenu des propos violents envers Salman Rushdie qui est menacé de mort à cause de ses idées, tu as aussi tranquillement explosé un verre de vodka sur la tête d’un styliste, tu as insulté un policier de « sale nègre », tu as agressé le vigile d’une boîte de nuit avec un couteau… Et tout ça en seulement 5 ans : si si c’est possible, Samy Naceri l’a fait alors vous aussi vous le pouvez !

Bon, si je peux me permettre, personnellement y a un truc qui m’a bien fait rire c’est que la boîte d’Aix où se sont passés ces petits incidents violents s’appelle le « Mistral », et oui, comme le bar franchouillard de « Plus belle la vie ». Allez, Samy, si au lieu d’aller te détruire la tête en boîte tu passais faire un petit coucou à ????? Mélanie, Malik et les autres, ça serait plus sympa non ?

En tout cas, je vais te dire Samy, tu dois quand même être un mec vachement sympa parce que tous tes potes du show-biz te soutiennent sur ce coup-là : Luc Besson, qui promet de toujours te faire tourner, Gérard Krawczyk, le réalisateur au nom imprononçable, ton frère Bibi Naceri qui ferait mieux de changer de prénom d’ailleurs, tes potes Jamel Debbouze et Roshdy Zem ou encore Frédéric Diefenthal, ils sont tous solidaires, ils savent que tu traverses une très mauvaise passe, qu’il faut te soigner pour repartir de plus belle vers de nouvelles aventures au cinéma.

Et c’est vrai que nous aussi on a envie de les croire parce qu’avec ta gueule un peu cassée, t’as quand même trop la classe, Samy, et on aimerait bien, nous aussi, que tu sois l’acteur français un peu dur au cœur tendre, admiré par les garçons et que toutes les filles veulent épouser. Bon, ok, je caricature un peu, là ! Mais quand même, faut te ressaisir mon pote, c’est pas à 70 ans que tu vas faire décoller ta carrière !

Alors, hop, une petite cure de désintox, ensuite une petite cure de médias pour annoncer que tu es un homme nouveau, sain de corps et d’esprit, à la limite illluminé par la Kabbale si tu veux rajouter un peu de piment à ton histoire et là, c’est parti pour le show comme dirait Lorie ou Nadhya, je sais plus ! Là tu enchaînes les tournages, tu deviens LA star française, tu ne comptes plus tes Césras, tu joues à la fois dans les films petit budget et dans les superproductions à la Luc Besson. Et puis là c’est une carrière hollywoodienne qui s’offre à toi, plus de limites, tu deviens une superstar dans le monde entier…

Alors franchement, Samy, tu préfères quoi ? Rester dans la déprime, le Lexomil, la vodka et la cocaïne ou bien te faire violence une bonne fois pour toutes, te prendre en main et devenir un grand acteur adulé par le public ? Allez, sur ces belles perspectives je te laisse mon p’tit Samy et n’oublie pas, comme dirait l’autre, « je serai là toujours pour toi » !