Catherine Medicis, alias Corinne Lepage

En octobre 2005 est apparue sur internet une mystérieuse Catherine Médicis. Sur le site www.5janvier2007.com, elle observe et commente l’actualité politique française, en tant que future candidate à l’élection présidentielle. Très vite, ses critiques souvent virulentes de la vie politique amènent les internautes à échafauder des théories plus ou moins réalistes quant à la véritable identité de Catherine Médicis.

Certains vont chercher dans l’histoire de France ce qui en Catherine de Médicis aurait pu pousser le candidat mystère à prendre pour pseudonyme Catherine Médicis : peut-être sa position de régente, qui dans une période de trouble, garantit la pérennité du pouvoir. Nombre d’entre eux, fantasmant sur la résurrection de Lionel Jospin, le voient derrière ce « coup » médiatique. Mais beaucoup imaginent aussi que derrière ce ton cynique se cache Bernard Tapie ou encore Alain Madelin.

En tout cas, une chose est sûre : il s’agit d’une personne qui a beaucoup fréquenté les cercles politiques, une personne qui veut prendre sa revanche contre l’élite politique d’aujourd’hui. Corinne Lepage, alias Catherine Médicis explique sur son site internet la raison qui l’a poussée à l’anonymat : (je cite) « En ces temps de règlements de compte et de dézinguages généralisés, quiconque affiche aujourd’hui son engagement au plus haut niveau est mort avant d’avoir bougé. Le pseudonyme fait partie, dans une période critique, des armes de survie ».

Ce ton franc, direct et sans ambages est constant dans les « Mots du jour » de Catherine Médicis. Pendant plus d’un an, elle dénonce le simulacre de démocratie dans lequel nous vivons, constatant par exemple que le CPE, le Contrat Première Embauche à été adopté à l’Assemblée nationale par seulement 51 voix contre 23, alors que le palais Bourbon compte normalement 577 députés.

Elle dénonce aussi ceux qui, au lieu de gouverner pour les français, se concentrent sur leurs intérêts politiques, préférant la démagogie aux véritables idées politiques. Et Catherine Médicis n’épargne personne, elle s’interroge, à l’occasion de la crise du CPE, sur la fin de cet antagonisme ridicule, je cite « ‘plus libéral que moi tu meurs’, contre ‘halte à la mondialisation dont on sait qu’elle règne mais qu’on fait semblant de combattre’ ».

Les socialistes sont à ses yeux des « bobos autistes », le centrisme « un vrai-faux OVNI qui prétend rassembler tout le monde et finit par courir après son ombre » et elle voit l’entourage de Nicolas Sarkozy comme « une basse-cour » plutôt qu’un « commando en état de marche ».

Mais au-delà de ces considérations politiciennes, elle s’alarme sur cette France dans laquelle ce sont les représentants religieux qui sont seuls capables de ramener le calme dans les banlieues embrasées, sur cette France dans laquelle des PDG « font des fortunes dans l’opacité la plus totale ».

Ces mois de notes, d’observation de la France l’ont amenée à publier deux livres sous le pseudonyme de Catherine Médicis : « On efface tout et on recommence : propositions pour une nouvelle révolution française » et « J’arrive : il est plus tard que vous ne le pensez ». Le constat est amer, certainement fidèle à l’opinion publique. Mais passé le « buzz » médiatique, reste maintenant à convaincre les français que les solutions apportées par Corinne Lepage aux problèmes constatés par Catherine Médicis sont celles qu’il leur faut.