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Chroniques Radiophoniques
15 mars 2007

Revue de presse européenne Elysée 2007

elys_eDans le numéro de Courrier International sorti aujourd’hui, on trouve de nombreux articles sur un thème à la fois intéressant et amusant : Tout le mal que pense la presse étrangère de nos candidats à l’élection présidentielle !

Nicolas Sarkozy intrigue beaucoup : son vocabulaire, sa manière de voir l’économie ou la diplomatie sont autant de sujets qui surprennent, voire choquent les journalistes étrangers.

Pour Le quotidien d’Oran, Sarkozy pose un problème. Au-delà de sa vision néolibérale de l’économie, de ses propos sur les chômeurs, Alkram Belkaïd souligne le fait Nicolas Sarkozy favorise le repli communautariste. Il s’interroge sur les raisons qui l’amènent à ce communautarisme : en est-il réellement adepte ou l’utilise-t-il pour attirer les électeurs ? Malgré tout, il observe que de nombreux français d’origine maghrébine entendent voter pour lui. Et ironiquement conclut que la « beurgeoisie » est comme toute « bourgeoisie » : elle veut conserver ses avantages.

Le journal russe Ogoniok dresse un portrait surprenant de Nicolas Sarkozy : il est décrit comme un fils d’immigré, qui a gravi tous les échelons pour en arriver à briguer la présidence de la République. Ce journal observe alors qu’il est étrange que ce candidat veuille « nettoyer au Kärcher » les banlieues françaises plutôt que de se faire le porte-parole des enfants d’immigrés en France.

Le britannique Financial Times décrit lui Nicolas Sarkozy comme un homme assoiffé de pouvoir, incapable de modération, ce qui assez étranger au monde politique britannique. On peut ainsi lire que « pour un britannique, parler ouvertement de ‘nation’ ou de ‘patrie’ paraît grandiloquent ».

Enfin, le TagesZeitung considère que les français ne méritent pas un tel président, un président qui renierait la diplomatie « à la française », qui trahirait la souveraineté du peuple en adoptant un traité sur l’Union Européenne, très proche du texte refusé par réferendum.

La presse étrangère ne dresse donc pas un portrait extrêmement flatteur du candidat de l’UMP : avide de pouvoir, rigide. Les français ne le méritent pas. Mais ces journaux mettent très rarement en cause son ampleur, sa capacité à être un chef d’Etat, critiques que l’on retrouve très régulièrement concernant Ségolène Royal.

Ainsi, le Wall Street Journal qualifie de « fiasco politique » sa visite au Moyen-Orient en décembre dernier. La journaliste raconte même qu’en visite très solennelle chez Walid Joumblatt, je cite « elle ressemblait à une petite fille qui n’aurait eu qu’une seule envie : sortir dans le jardin pour faire de la balançoire » ! Et elle conclut son article en écrivant qu’il en faudra beaucoup pour « dissiper l’impression d’avoir affaire à une poupée de porcelaine qui s’est jetée dans l’arène sans pouvoir faire la différence entre un taureau, un cheval, un picador et une petite veste d’inspiration tauromachique parue dans Marie-Claire » !

Le journal italien Il Giornale note aussi ce manque de charisme, ce manque d’autorité et d’expérience politique, et affirme que sa place dans les sondages n’est due qu’à la lutte qu’elle a menée autour de son image, je cite « à coup de peignes et de produits de maquillage ». Et ce journal italien ose une comparaison assez étrange avec le mannequin brésilien Ana Carolina Reston Macan, morte d’anorexie. Elles seraient en fait toutes les deux le produit d’une société où la beauté s’impose à tous les niveaux.

Mais certains journaux essaient tout de même d’étudier son programme politique. Le Daily Telegraph considère malgré tout que Ségolène Royal ne changera rien dans un pays où, je cite « il faut bien compenser un peu le Dom Pérignon, le foie gras, Proust, Ravel et Brigitte Bardot par une bureaucratie sclérosée dont les tentacules s’étendent jusqu’au dernier échelon de la vie locale ». Et quoi qu’elle en dise, pour le Daily Telegraph, Madame Royal n’a aucun programme et ne fera qu’appliquer les vieilles méthodes socialistes déjà trop usées.

Pour l’allemand HandelsBlatt, c’est au niveau européen que pêche le programme de Ségolène Royal. Son entourage à la fois à la fois constitué d’européens très engagés et de fervents opposant à l’Union Européenne la condamne déjà, mais la journaliste considère que ce qui la pénalisera le plus est son inexpérience en matière européenne : elle sera incapable de convaincre les dirigeants européens.

Et enfin, le meilleur pour la fin, pour la presse étrangère,c’est François Bayrou qui est le plus inutile et le plus ennuyeux de ces trois candidats. The Independant le décrit comme un homme qui ne s’appuie sur aucune structure, qui n’a aucune idée originale et qui en plus est doté d’une personnalité falote. Mais après ce brillant portait, le journaliste modère ses propos et considère qu’il vaut mieux que les français déçus du duel Ségo-Sarko votent Bayrou plutôt que Le Pen. Et c’est encore au Royaume-Uni, dans The Economist qu’on peut lire un autre journaliste décrire François Bayrou comme, je cite, un « gentil garçon », fervent catholique et dix fois grand-père. En somme, un peu inutile.

Alors, après cet aperçu, je ne sais toujours pas si je vais me décider à voter pour Le Prince de Machiavel, pour un Flamby agriculteur ou pour une Joconde au charisme d’huître !!

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